Intel, SAP, et de nombreux éditeurs parient sur le développement d’une informatique embarquée ultra communicante.L’internet des objets n’est pas un rêve, l’auto connectée en est la preuve vivante .A l’occasion de la présentation de sa nouvelle division IOT (Internet of Things) à Londres au début de ce mois, Intel a voulu démontrer que l’IOT était déjà une réalité, surtout dans l’automobile. Cette industrie exploite en particulier une gamme de processeurs Atom conçus pour automatiser toutes sortes de systèmes embarqués liés entre eux par internet. Wind River, éditeur racheté par Intel en Juin 2009, connu pour ses outils de développement temps réel comme VxWorks, présentait des combinaisons matériel-logiciel déjà utilisées dans l’industrie automobile. Sur la plate forme Atom , l’éditeur a montré que les véhicules haut de gamme profitaient déjà de l’internet des objets. Simon Euringer, directeur du programme Connected Drive de BMW, lors de cette annonce présentait l’évolution de l’électronique embarquée dans les modèle de la série 7 , les modèles hauts de gamme de la marque bavaroise.
L a série 7 un véritable ordinateur sur roues
L’ordinateur de bord , outre le freinage, l’injection et la boîte de vitesse automatique, sert désormais à gérer les systèmes radio, vidéo et téléphone. Il peut être relié via un service d’opérateur (en Allemagne avec Deutsche Telekom en temps réel avec des serveurs d’informations météo via internet). Le système permet aussi de connaître la position GPS du véhicule et d’informer le centre de service BMW. La firme peut dépanner éventuellement le véhicule, à l’arrêt, en réinitialisant à distance certaines fonctions. Le réseau interne au véhicule permet en effet de connaître l’état de fonctionnement d’une centaine de composants. Il est capable de diriger le véhicule malade avec l’aide du GPS vers le concessionnaire compétent avec un premier diagnostic, les données transmises servant à la réservation des pièces détachées. Outre les statistiques sur l’état du véhicule, les informations sur l’état des routes servent aussi au centre BMW qui pourra informer les autres propriétaires de BMW sur la fluidité de la circulation et la météo. Outre ces fonctions de maintenance, le routeur embarqué autorise un accès à internet pour 6 PC portables et bien sûr les communications vocales. BMW n’est pas le seul constructeur automobile à profiter des développements de Wind River dans le domaine de l’électronique embarquée. Mercedes Benz, Porsche ou Ferrari offrent des services similaires, plus ou moins avancés, selon les modèles.
Le partage facilité par Internet
En France, le services Autolib de location de véhicules électriques utilise aussi de l’informatique embarquée pour connaître l’état exact de chaque auto et de sa charge électrique. Autolib exploite l’internet et les téléphones mobiles pour optimiser la réutilisation rapides des véhicules. A L’heure des grids et de la réutilisation de l’énergie calorifique par tous les moyens, le covoiturage comme celui proposé par le service internet Blabacar mène directement à la réduction des coûts d’exploitation d’un véhicule personnel. Il transforme la voiture en un vrai service. Les coûts d’exploitation d’un véhicule essence qui seraient de 4500 à 6000 euros par an en moyenne pour 15 000 km devraient baisser au prorata des kilomètres parcourus avec des passagers payants proposés par le site internet. Le service permet de noter les propriétaires d’auto et d’automatiser le paiement des passagers. Un système qui se développe comme une traînée de poudre.
L’auto électrique boostée par les processeurs
Les nouvelles voitures électriques, comme la Zoe de Renault, d’une taille équivalente au modèle Clio, a déjà été vendue à prés de 7000 exemplaires dont 5000 en France en quelque mois. Ses ventes, pour l’instant en dessous des prévisions, restent encore très dépendantes des réseaux et des logiciels pour gérer la charge.
Retrouver la « station » de charge la plus proche via le GPS est une fonction obligatoire que l’on devrait retrouver dans tous les véhicules électriques. Le problème actuel reste la durée de recharge des batteries (80 euros par mois) et à un degré moindre la location de celle-ci. Le système d’administration de la charge est lui aussi complétement surveillé par des microprocesseurs. Ces programmes reprennent les fonctions de base de fonctions déjà connues sur les batteries lithium des PC portables. Mais la solution de liberté viendra peut être de système de recharge par frein moteur comme le « kers « déjà exploité en formule un depuis deux ans.
La formule Un : un vrai laboratoire « d’électricité »
En 2014, ce sont deux systèmes de recharge Kers qui seront accouplés aux nouveaux moteurs V6 Turbo de formule un. La puissance de ces deux systèmes électriques correspondra à un « boost » de près de 160 chevaux à ajouter aux 600 chevaux déjà disponibles sur le V6 turbo. Une gestion optimisée de l’essence a permi de réduire la taille des réservoirs de 200 à 130 litres pour des grands prix d’environ 90 minutes, soit une économie de 35%. Si cette année, la puissance électrique n’était que de 80 CV durant cinq secondes au maximum, en 2014 les 160 CV seront disponibles durant 30 trente secondes, une solution qui sortira l’électronique embarquée de son anonymat. La puissance électrique est en parfaite corrélation avec le moteur turbo « classique », ce qui existe déjà dans bon nombre de véhicules hybrides dont le plus connu est la Prius de Toyota, véhicule vendue à plus de 5 millions d’exemplaires depuis son lancement en 2009. Mal connue du grand public , l’informatique embarquée sera la vedette de la nouvelle règlementation technique de 2014
SAP s’investit encore plus dans la formule un
A l’occasion de sa venue à Paris pour conférence réunissant les DSI des grands groupe français, Jim Snabe, Co-CEO de SAP a aussi mis en évidence l’utilisation de l’internet des objets chez MacLaren Mercedes. La firme anglo-allemande sera en piste aux USA et au Brésil, les deux prochains week-end de novembre. L’usine dispose de supercalculateurs dédiés à Hana, la base de données « In Memory » de SAP dans la banlieue de Londres. « Il y a plus de 122 capteurs sur la MacLaren qui donnent en temps réel l’état de tous les composants essentiels avec une précision extraordinaire . leurs informations quelque soit le pays où se trouve le circuit, sont transmises durant les essais par radio à notre base de données Hana et à des outils d’avant garde, elles sont analysées en temps réel . Les résultats sont renvoyés sans délais. Les gigaoctets de données saisies à la volée permettent en fonction d’un logiciel d’optimisation de prendre les meilleurs décisions en quelques secondes. C’est vrai durant la course avec les changements de pneus. C’est pour nous une vitrine fantastique. Si on peut maitriser autant de paramètres durant une heure et demie pourquoi pas durant des mois chez nos clients dans leurs usines» Les formules 1 disposent d’une centrale inertielle, de GPS, d’autres gyroscopes de contrôle et même durant les essais de caméras thermiques pour visualiser et optimiser la séparation des flux aérodynamiques qui conditionnent l’adhérence du véhicule. Ce sont plusieurs téraoctets de données qui sont collectées chaque week-end.
Bref l’automobile connectée et le sport automobile sont la vitrine d’une informatique d’avant garde ou les sondes analogiques numériques sont devenues les neurones d’un système de communications fascinant . Ils témoignent de la réalité de l’internet des objets