16 mois après leur lancement, les serveurs basses consommation d’HP se renouvellent sans cesse.
En novembre 2012, HP avait introduit une nouvelle génération de serveurs en racks basés sur des processeurs pour mobiles, insérés dans des cartouches amovibles. Pour ces Moonshot, chaque cartouche dispose de sa propre mémoire et d’un disque, des combinaisons priori économiques vis-à-vis des autres serveurs très figés.
L’idée d’HP était de rendre la combinaison de serveurs complètement modifiable selon les besoins applicatifs et d’augmenter la densité du serveur par rack. La volonté était surtout de consommer trois fois moins que les autres serveurs du marché, les frais d’exploitation et de maintenance d’un data center représentant sur 5 ans les trois quarts des dépenses, les frais d’électricité étant la deuxième source de coûts.
Quatre modèles pour l’instant
Proposé dans un premier temps, début 2013 avec des processeurs Atom S1260, des double cœurs un peu neurasthéniques, la firme de Palo Alto a proposé des modèles plus puissants m300 à base d’Atom C275 quadruple cœur. Elle a ensuite effectué un saut quantique avec les M700 des cartouches AMD à 4 coeurs AMD Opteron X2150, puis plus récemment sur les M800 des cartouches ARM 4 cœurs et 8 DSP. On attend un serveur 64 bits d’AMD qui exploitera les toutes dernières générations de SOC. La structure des Moonshot est comparable à celle des serveurs blades en racks mais avec des économies substantielles. A l’heure où les data centers se multiplient comme des petits pains du fait des portages des applications dans le Cloud, les Moonshot paraissent être le bon compromis. Les châssis de 4,3 U de hauteurs des serveurs Moonshot comporte 45 slots dans lesquels on insère les cartouches adéquates, l’interconnexion s’effectue au centre de l’appareil au travers de commutateurs gigabits Ethernet.
Une orientation logicielle spécifique
L’utilisation actuelle des Moonshot concerne des applications de Web statiques avec des OS comme Ubuntu ou Nginx et pour les cartouches M300 des sites web dynamiques pour l’hébergement avec Parallels/HP Cloud OS ou CentOS/Ubuntu). Les cartouches AMD accueillent des applications de VDI en partenariat avec Citrix. Les toutes nouvelles cartes ARM encore peu utilisées devraient séduire des intégrateurs, les télécoms mais aussi l’industrie cinématographique avec des fonctions de cache et de conversion vidéo. Avec 45 cartouches qui peuvent être placées dans un seul rack, soit 180 SOC et 1440 DSP, la baisse de consommation électrique serait radicale.
Interrogé sur l’avenir des Moonshot, le directeur des ventes européennes, Franck Olivier, précisait : « Pour progresser il nous faut plus d’outils et d‘intégrateurs de logiciels. L’intérêt des développeurs est d’avoir des serveurs pour des charges de travail spécifiques », en prenant en compte les performances de traitement exigées par la charge applicative. C’est l’intérêt du centre de compétences de Grenoble où les clients peuvent tester en grandeur nature des configurations originales. L’autre savoir faire du site de Grenoble est le HPC (High Performance Computing), les calculs de haute performance. Nous reviendrons sur le HPC chez HP et les applications d’avant garde qu’elles autorisent.