Meta tenait hier sa conférence annuelle dédiée aux développeurs et à la réalité mixte. Deux nouveaux appareils ont été annoncés : une version plus économique du fameux Quest 3, le Quest 3S, et une nouvelle génération de lunettes de réalité augmentée à base de technologie holographique dénommée « Orion ».

On peut se moquer de Mark Zuckerberg et de ses investissements démesurés et pour l’instant sans grand retour sur les métavers. Mais on est aussi forcé de reconnaître que son entreprise, Meta, est non seulement pionnière des technologies VR/MR (Réalité Virtuelle/Réalité Mixte) mais également la seule à avoir vraiment écoulé des millions de casques VR avec sa gamme « Quest ».

L’an dernier, Meta lançait le « Quest 3 » troisième génération de casques autonomes qui, à bien des égards, n’ont rien à envier aux Apple Vision Pro tout en étant commercialisé à un prix presque 6 fois inférieur.

Mais pour continuer de populariser ces technologies, il faut les rendre financièrement plus accessibles sans pour autant leur retirer leurs qualités. Il faut aussi continuer d’explorer de nouvelles pistes pour leur trouver de nouveaux usages et élargir un public qui – quoi qu’en pense Apple – ne restera pas des heures entières avec un casque virtuel sur la tête.

Et Meta en a bien conscience et avance sur ces deux axes simultanément.

Quest 3S, le Quest 3 en plus accessible

Pas de Quest 4 cette année. Meta préfère continuer de peaufiner ces technologies en continuant d’enrichir son univers logiciel (le système Horizon OS et les apps Quest) mais aussi en rendant son hardware moins élitiste.

Et justement, Meta a annoncé hier une importante baisse de prix sur le Quest 3 dont la version 512 Go passe de 650 dollars à 500 dollars (en Europe, le Quest 3 démarre désormais à 479,99 € pour la version 128 Go).

Mais surtout, Meta a lancé une nouvelle édition plus économique dénommée « Quest 3S ». Ici, le « S » signifie « start », indiquant qu’il s’adresse aux nouveaux venus. Offrant les mêmes capacités de réalité mixte et les mêmes performances que le Quest 3, le Quest 3S se veut le casque idéal pour ceux qui veulent découvrir les expériences immersives. Son prix : 329,99 € (299 $).

Pour cela, Meta n’a ni sacrifié sur le mode « PassThrough » (qui concrétise la réalité mixte en affichant l’univers physique qui vous entoure en couleurs) ni sur le processeur qui demeure le Snapdragon XR2 du Quest 3. Pour baisser les prix, Meta se contente sur le Quest 3S d’embarquer 128 Go de stockage interne et surtout des optiques de la génération Quest 2 : 1832×1920 pixels par œil avec un champ de vision de 96° (contre 110° pour le Quest 3). Autre différence, le casque n’embarque pas la molette de réglage optique propre à l’optique du Quest 3. Des petits sacrifices qui ne changent pas une expérience utilisateur d’informatique spatiale qui a beaucoup progressé en un an.

D’ailleurs le Quest 3S n’est pas positionné comme un gadget multimédia mais bien comme un appareil de « Spatial Computing » aux capacités multitâches, permettant d’exécuter jusqu’à six applications simultanément, telles que YouTube, un navigateur, Amazon Music et la boutique d’applications de Meta. Mark Zuckerberg affirme d’ailleurs que son casque permet de faire « tout ce que vous pouvez faire avec un ordinateur à usage général. » Sauf que vous le faites en immersion dans une réalité mixte.

La sortie de ce Quest 3S et les améliorations apportées à Horizon OS (grâce aux capacités étendues des Quest 3 et 3S) mettent parallèlement fin à la fois à la commercialisation du Quest 2 mais aussi du Quest Pro. Ce qui paraît très logique.

 

Orion : premières vraies lunettes de réalité augmentée ?

Mais Meta, qui ne veut pas limiter ses horizons à la réalité virtuelle, continue d’explorer d’autres options et cas d’usage.

Après cinq années de développement, Meta dévoile a enfin dévoilé Orion, les lunettes de réalité augmentée les plus avancées du marché. Jusqu’ici connues sous le nom de code « Project Nazare », ces lunettes permettent aux utilisateurs d’interagir avec des contenus holographiques tout en restant présents dans le monde réel. Il ne s’agit pas ici de casques mais de lunettes à peine plus imposantes que des lunettes de vue.  L’objectif est de fusionner les mondes physique et numérique pour offrir des expériences connectées et fluides ancrées dans la réalité mais enrichissant cette dernière.

La technologie de projection holographique rappelle furieusement celle des fameuses Hololens de Microsoft. Mais le degré de miniaturisation est tel que si Hololens ressemble plus à un casque, Orion s’apparente à de vraies lunettes. En outre, Meta semble avoir trouvé la parade au champ de vision très limité qui pénalise tant les Hololens. Mais cela reste à vérifier en conditions réelles.

Les lunettes Orion sont légères, adaptées à une utilisation intérieure et extérieure, et intègrent une intelligence artificielle contextuelle. Elles permettent d’afficher des informations numériques en temps réel, telles que des recettes en fonction des ingrédients observés ou de prendre des appels vidéo sans avoir à utiliser de smartphone.

Pour Meta, les lunettes Orion « permettent des expériences numériques qui ne sont pas limitées par les contraintes d’un écran de smartphone. Avec de grands affichages holographiques, vous pouvez utiliser le monde physique comme un libre canevas, plaçant du contenu et des expériences en 2D et 3D où vous le souhaitez ».

Bien évidemment, les lunettes Orion « intègrent harmonieusement une IA contextuelle capable de percevoir et de comprendre le monde qui vous entoure afin d’anticiper et de répondre de manière proactive à vos besoins ».

Bien que Orion soit un prototype réservé à des tests internes, Meta prépare déjà une version grand public. La société prévoit d’affiner l’affichage AR, de miniaturiser encore la technologie et de rendre le produit plus accessible dans un avenir qu’elle espère assez proche. Pour l’instant elle travaille essentiellement à booster la qualité visuelle des rendus holographiques, à encore miniaturiser les composants électroniques embarqués, et à peaufiner leur industrialisation pour les rendre financièrement accessibles au plus grand nombre.

 

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