En soulignant que « vingt pour cent d’Azure est déjà sous Linux » le PDG de Microsoft Satya Nadella a enterré la hache de guerre avec la communauté Linux.

Lundi après midi à San Francisco, Microsoft avait remis en selle son offre dans le cloud Microsoft Azure en la rendant plus attractive et plus ouverte (lire l’article d’hier Microsoft accélère le rythme sur le cloud) le PDG de Microsoft Satya Nadella a même déclaré (photo) : « Microsoft aime Linux. Vingt pour cent d’Azure est déjà sous Linux« .

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Pour ceux qui ont entendu Steve Ballmer, l’ancien président de la firme préciser que Linux était « un cancer », il s’agit d’une vraie révolution. Mais chez les responsables des outils de développement qui cherchaient à convaincre les développeurs d’applications à porter leurs produits sur les plateformes Azure, les discours étaient déjà moins radicaux depuis plusieurs années. En mai 2007, Brad Smith, l’avocat principal responsable du service juridique de Microsoft, avait annoncé que le noyau Linux violait 42 brevets de Microsoft, et que Linux dans son ensemble a violé 235 autres brevets de Microsoft.

Dans les années 80 et 90, Microsoft avait effectué des investissements auprès de Santa Cruz Operation et acquis un grand nombre de licences autour d’Unix System V. La firme de Redmond vendait différents logiciels dont Word sous l’Unix de SCO. Ensuite elle s’était rapprochée de Novell et sa déclinaison de Linux, Suse. L’importance du monde open source a eu raison des oukases du top management de la firme de Redmond. Que les clients de Microsoft choisissent d’exécuter des charges de travail Linux dans des machines virtuelles Hyper-V sur Azure montre que les performances ou les prix des développements sur Linux sont meilleurs. Satya Nadella est resté pragmatique et même du côté des terminaux, le slogan « mobile first » nourrit l’idée que la firme est en pleine révolution culturelle. L’iPhone et l’iPad d’Apple ne seront plus « maudits » et les terminaux Android ne seront plus des « passoires dangereuses ouverts aux malwares ».

Pour les observateurs, même si l’on se gaussait un peu des extravagances verbales de Steve Ballmer, elles permettaient de créer des histoires à mettre en scène. Pas sûr que le discours apaisants, certainement hindouistes de Satya Nadella, ne retiennent autant l’attention. Entre le va-t-en guerre Ballmer et le pacificateur Nadella, le changement de direction est évident.