Oracle a officialisé cette semaine la nouvelle version de sa célèbre base de données en preview depuis de nombreux mois. Au passage, l’éditeur a officialisé un changement de nom pour mieux illustrer les avancées de cette nouvelle édition, avancées pour l’essentiel centrées sur les usages de l’IA.

Le temps passe, la gestion des données ne cesse de se réinventer, les données structurées de se multiplier, mais au fond des infrastructures de bien des entreprises l’incontournable base de données Oracle demeure le principal référentiel de données et l’immuable fondation du patrimoine informationnel des organisations.

Alors, forcément, même en 2024, toute nouvelle version d’Oracle Database ne peut passer inaperçue. Et peut-être plus encore en cette année 2024 où les entreprises cherchent justement à accrocher les IA génératives à leur patrimoine informationnel pour déverrouiller de nouveaux usages.

Présentée en avant-première en 2022 sous le nom « 23c » et mise à disposition des développeurs en version « Beta » depuis début 2023, la nouvelle édition Oracle Database est officiellement en « disponibilité générale » et voit son nom « réajusté » pour mieux marquer son évolution : Oracle Database 23ai

« ai »… comme « artificial intelligence »… Comme pour mieux démontrer l’adéquation de sa nouvelle base aux nouveaux besoins de données pour l’IA. Car « 23ai » introduit de nouvelles fonctionnalités spécialement pensées pour ces besoins. La plus essentielle se dénommant « AI Vector Search » qui outre des optimisations de requêtage pour réaliser des recherches vectorielles introduit également un nouveau type de données vectorielles, des index vectoriels et des opérateurs SQL de recherche vectorielle.
Objectif : permettre à Oracle Database de stocker le contenu sémantique de documents, d’images et d’autres données non structurées sous forme de vecteurs puis d’exploiter ces contenus vectorisés pour effectuer des requêtes de similarité rapides. La fonctionnalité prend bien évidemment également en charge la récupération augmentée de génération (RAG), technique consistant à combiner le potentiel linguistique des LLM pour formuler des réponses claires à partir des données propres à l’entreprise et stockées au sein d’Oracle Database.

Les autres nouveautés se focalisent sur la modernisation même de la base de données avec cinq nouveautés majeures :

>> JSON Relational Duality vise à unifier les modèles de données relationnels et documentaires. Les développeurs peuvent désormais utiliser à la fois des vues relationnelles et des vues JSON sur les mêmes données (qu’elles soient ou non natives JSON).

>> Operational Property Graph découle d’une même volonté d’unification en implémentant au cœur du SGBDR des fonctionnalités propres aux bases graphes. Les développeurs peuvent définir un modèle de graphe directement sur les données opérationnelles et interroger le graphe à l’aide d’une nouvelle syntaxe SQL (le standard ISO SQL/PGQ). Ces requêtes « Graphes » peuvent s’exécuter sur tous les types de données pris en charge par Oracle Database, y compris les données relationnelles, JSON et spatiales.

>> Réplication RAFT : Oracle Globally Distributed Database permet de stocker des données dans le cloud sur plusieurs bases de données physiques dans différents emplacements tout en exposant aux applications une seule et même base de données. L’édition « 23ai » introduit la réplication RAFT entre les bases de données physiques pour des bascules automatiques avec zéro perte de données en quelques secondes. « Cette fonctionnalité est critique lors de la construction de bases de données distribuées à l’échelle du cloud qui doivent atteindre une scalabilité et une disponibilité ultra-élevées » explique l’éditeur. « L’intégration de la réplication dans la base de données avec le protocole RAFT simplifie la création et l’administration de bases de données distribuées tolérantes aux pannes et réduit le besoin de processus manuels pour maintenir une disponibilité active-active ».

>> True Cache est un nouveau mécanisme « in-memory » de cache en lecture seule destiné à améliorer les performances des applications et réduire la charge sur les serveurs de bases de données. Ce « True Cache » est totalement transparent et ne nécessite donc aucune transformation de code ou de requêtes pour en tirer les bénéfices. Uniquement actif sur les requêtes de lecture, il n’en demeure pas moins mis à jour en temps réel par la base pour conserver les cohérences. True Cache fonctionne aussi bien avec les requêtes Oracle SQL qu’avec les requêtes JSON et Graph.

>> SQL Firewall : un pare-feu SQL, directement intégré au cœur d’Oracle Database, est une nouvelle protection destinée à renforcer la protection des bases contre certaines attaques à commencer par celles s’appuyant sur de l’injection SQL.

Bref, avec « 23ai », Oracle inscrit clairement le socle historique des données dans bien entreprises dans une nouvelle ère de la donnée basée sur plus de données non structurées, des relations graphes complexes entre ces données et des usages IA. Histoire d’éviter à ses clients d’aller voir ailleurs et de s’embourber dans de complexes migrations…

 

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