Total n’est que la 6e compagnie pétrolière mondiale mais avec Pangea, elle prend la tête en matière de supercalculateur qui, avec ses 6,7 PFlops se classerait dans le Top10 mondial.
La puissance de calcul de Pangea vient de passer de 2,3 à 6,7 PFlops soit l’équivalent de plus de 80 000 ordinateurs portables et sa capacité de stockage a été portée à 26 Po soit l’équivalent de 6 millions de DVD. Cette évolution fait de Pangea le premier calculateur de l’Industrie, et le place dans le top 10 des ordinateurs les plus puissants du monde, publics ou privés au classement du dernier Top500 publié en novembre dernier. Mais on le sait ce classement évolue très rapidement et il est publié tous les six mois avec des positions qui évoluent très rapidement. Quel que soit la place dans ce prochain classement, ce triplement de puissance est très significatif et donne à Total les moyens d’améliorer les techniques d’exploration, tout particulière d’améliorer la précision dans l’imagerie du sous-sol, d’optimiser les développements et la production des champs et au final de gagner du temps, en réduisant la durée des études.
Cette augmentation de capacité va permettre d’utiliser des algorithmes de nouvelle génération mis au point par la R&D de Total pour imager des zones de plus en plus complexes et réaliser des simulations numériques des gisements, en intégrant les données de sismique 4D. Cette technique correspond à la répétition dans le temps de sismiques (3D) sur la même zone.
Pangea nécessite une puissance électrique de 4,5 MW et les bâtiments de Total à Pau sont chauffés grâce à la récupération d’une partie de la chaleur dégagée par le supercalculateur.
L’arrivée de ce supercalculateur intervient à un moment où le cours du pétrole est au plus bas et conduit les compagnies à optimiser leurs investissements et l’exploitation des puits. Dans un tel contexte, les compagnies cherchent à réduire leurs coûts de production. En effet, le cours du baril de pétrole de Brent à Londres a retrouvé son niveau de 2000 qui était lui-même quasiment au niveau de 1990. Ce supercalculateur ainsi dopé peut traiter des quantités importantes de données afin d’identifier de façon plus précise les gisements de pétrole sous la surface de la terre et aider ainsi à prédire la façon dont ils fluctueront. Ce qui réduit fortement le nombre de forages d’exploration coûteux et chronophages réalisés lors de la recherche de gisement.
C’est SGI qui a gagné le nouvel appel d’offres, trois ans après l’installation de la première version de Pangea. Au 30 M€ déboursés en 2013, Total a donc signé un nouveau chèque de 35 M€ pour la mise à jour de ce supercalculateur ICE X. Le nouveau système SGI, acquis l’année dernière, est maintenant en production. Grâce au supercalculateur SGI, Total peut améliorer l’imagerie sismique complexe du sous-sol et de simuler les tendances de fluctuations des gisements, ce qui réduit le temps et les coûts de découverte et d’extraction des réserves d’énergie.
Utilisé par le département d’imagerie sismique et d’interprétation de Total, SGI va améliorer le précédent système HPC SGI Pangea du Centre de Recherche Scientifique et Technique Jean-Féger, situé à Pau, en lui adjoignant un super calculateur SGI ICE X. Le système Pangea est pris en charge par la technologie M-Cell et le processeur Intel Xeon E5-2600 V3. La solution de gestion des données offre une capacité totale de stockage de 18,4 Po exploitables, comprenant SGI InfiniteStorage 17000 disk arrays complété de l’Intel Enterprise Edition for Lustre File system, et de la solution SGI DMF pour la virtualisation de stockage hiérarchisé.
SGI complète le matériel de solutions logicielles conçues pour répondre aux défis complexes des données très massives de l’industrie pétrolière, que ce soit pour le traitement de nouvelles données, l’archivage des données sismiques brutes, ou pour effectuer des simulations géographiques sur des territoires inexplorés ou difficiles d’accès.
Même s’il n’a pas retrouvé ses positions des années 95, SGI a amélioré sa situation dans les dernières éditions du Top500. Dans la version de novembre, SGI était en 5e position derrière HP, Cray, Sugon et IBM, avec 31 supercalculateurs dans le classement et 7% de la puissance cumulée du Top500.
Caractéristiques techniques de Pangea
- 9.2 Po de stockage supplémentaires pour une puissance de calcul de 6,7 PFlops ;
- 4 608 nœuds supplémentaires basés sur le processeur Intel Xeon E5-2680 V3 qui se composent de 110 592 cœurs de calcul
- 589 téraoctets de mémoire construit sur 8 M-Cells
- Une circulation de l’air à circuit fermé et un refroidissement à l’eau chaude créant le confinement d’une allée chaude intégrée, ce qui réduit significativement la consommation globale d’énergie
- Un système de gestion de puissance, qui permet au supercalculateur ainsi mis à jour de fonctionner avec une puissance de 4,5 mégawatts