Le patron d’Alibaba serait-il devenu fou ? Même si Alibaba, valorisé à 213 milliards de dollars en Bourse le met à l’abri d’un revers de fortune, sa prise de participation de 590 millions de dollars dans le fabricant de portable Meizu plonge les observateurs dans le plus grand scepticisme.
Comment oser croire que l’on peut encore faire la pluie et le beau temps avec un nouvel OS ? Le petit fabricant chinois, Meizu Technology, non coté en bourse, ne représente encore qu’une petite part du marché chinois (moins de 2% selon les observateurs) mais le marché chinois, c’est tout de même 400 millions de terminaux vendus en 2014 sur les 1,4 milliards du marché mondial. Ce qui fait 8 millions de terminaux à priori pour Meizu. Pas mal de fabricants français s’en seraient contentés.
MA parie sur MEIZU
Ceux qui dominent l’empire du milieu, au-delà des fabricants Xiaomi, Huawei Technologies, Lenovo Group et ZTE, ce sont les étrangers, les géants Apple et Samsung via leur filiales chinoises.
Si Monsieur Ma à l’air de se fourvoyer en entrant dans l’arène « coupe-gorge » du marché des logiciels pour combinés téléphoniques, son intérêt est de trouver un partenaire pour les logiciels. Dans le communiqué d’Alibaba celui-ci précise qu’il s’agit d’un échange. Meizu, basée à Guangdong Zhuhai, aura accès aux plates formes de vente des chaînes d’e-Commerce d’Alibaba et d’autres ressources financières et de l’autre coté, la firme Meizu aidera à développer son système d’exploitation qui sera reprise par Alibaba, car la firme a besoin des développeurs d’applications mobiles et dans ce créneau, Meizu était la solution de simplicité. En proposant des mobiles prix plancher sur une plate forme de commerce quasi gratuite, Alibaba a de bonnes perspectives.
Faut-il rappeler qu’entre 2012 et 2013, trois des cinq premiers fabricants de mobile ont changé : Huawei, LG et Lenovo ont remplacé Nokia, HTC et BlackBerry à la troisième, quatrième et cinquième place de vendeurs de smartphones. Lenovo, qui a acheté Motorola à Google en 2013, a bien doublé sa part de marché en 2014 (selon le bureau d’étude Canalys) ce qui montre bien qu’un rachat de constructeur avec son propre énorme réseau peut changer la donne.
ALIPAY plait
Pour Alibaba le logiciel, c’est la clé du succès et en particulier son système de paiement Alipay, un système sécurisé au travers d’un dispositif biométrique. La moitié des paiements en ligne en Chine passent par son système. Alibaba possède un partenaire de poids, peut-être même un peu trop gros : l’autre géant chinois, Huawei. « Pas question de remettre toutes ses perspectives entre les mains du plus féroce des fabricants chinois d’où l’intérêt de Meizu pour garder la main et surtout pouvoir proposer le système de paiement à d’autres structures comme des banques ou de chaines de grandes distribution. Le montant total des transactions effectuées sur Alipay selon la revue china.Com s’élevait à 778 milliards de dollars sur l’exercice clos le 30 juin 2014. Au cours de cette période, ce serait 78,1% du volume brut des marchandises, qui seraient passés par Alipay, ce système de paiement en ligne.